Rémy Delapierre
Peintures, Voyages et Photos...
Prologue 2 (Transat 2009) : St Martin, Les Açores, Royan
Le départ
En tant que programmeur indépendant, j’ai souvent été en contact par internet avec d’autres professionnels de la programmation avec lesquels nous échangions (sur un forum spécialisé) des idées, des tests, des programmes, et des maquettes. Ce fût le cas, entre autres avec Robert au Quebec, et Noël à Sillans dans le Var. Robert avait su que je naviguais, mais il avait dû l’oublier.
En Janvier 2009, il s’adresse donc un jour à Noël pour lui demander s’il connaissait quelqu’un capable de ramener le voilier d’un de ses clients, canadien, depuis les Antilles vers la France.
Noël lui parle de moi. Robert me contacte et me met en relation avec Jean, son client, qui vit au Quebec. Son voilier est à St Martin, sous la surveillance d’un couple «tour-du-mondiste» très sédentaire.
Jean me propose une rencontre à Ste Maxime en Provence où il possède une villa de vacances. Avec sa femme Samanta, ils nous reçoivent, Christiane et moi, de manière très courtoise, et nous nous accordons sur une prise en charge par Jean de la totalité des frais de ce convoyage.
Le 12 Mai, nous montons à Paris pour prendre l’avion pour les Antilles: une première pour nous.
Nous arrivons à l’hôtel à St Martin, notre chambre y est réservée. Jean et Samanta ne sont pas encore arrivés. Ils arriveront 3 jours plus tard.
Mercredi 13 Mai 2009
Décalage horaire oblige, je suis réveillé à 6h. J’ignore totalement où se trouve le bateau, tout en sachant qu’il est dans un chantier. De loin je repère ce qui peut ressembler à une grue. Je trouve des bateaux au sec (un trou dans le sable suffit pour les tenir debout), et je découvre «Prologue 2»... posé sur son ber.
jeudi 14 à Mercredi 20 Mai 2009
Et nous qui devions embarquer sur un bateau tout prêt, et nous amariner une dizaine de jours du côté des îles vierges ! Et bien, cet entraînement a eu lieu au chantier ! Le bateau, une fois mis à l’eau, fut le théâtre de travaux de toutes sortes. Planchers retirés, déplacements en équilibre, et partout traînaient outillages, fils électriques, appareils démontés, vidange, contrôle des niveaux, mise en place des voiles etc...
Jean et Samanta ont préféré poursuivre leur petit séjour en rentrant à l’hôtel juste en face du mouillage, le soir. Nous sommes en liaison radio... et ils nous invitent à manger, et à profiter de la piscine de l’hôtel en leur compagnie. Ils sont adorablement gentils.
Jeudi 28Mai 2009
Une semaine est passée. Les préparatifs se précisent. La liste des «choses à faire» s’allonge. Et dans ma tête, je me prépare, sachant qu’une fois partis, nous serons totalement livrés à nous mêmes. Pas de téléphone «satellite», et en cas de pépin, une balise de détresse capable d’alerter les autorités canadiennes quelle que soit notre position sur le globe. Faisons en sorte de ne pas avoir à nous en servir.
La veille de leur départ, ils nous invitent à manger en ville dans la partie hollandaise de l’île. Nous avons terminé la soirée dans un piano-bar... Et puis ils sont partis rejoindre leur Canada.
Toujours au mouillage, nous attendons le bateau de fret qui doit nous amener de Guadeloupe le canot de sauvetage que Jean a acheté pour notre traversée. Celui du bord était totalement périmé. je lui ai également demandé d’acheter une grosse cisaille «coupe-câble» pour pouvoir, si besoin, couper les haubans des mâts en cas de démâtage, afin qu’ils ne crèvent pas la coque. Tous les pleins sont faits avec 500 litres d’eau douce en soute, et 12 packs de bouteilles d’eau à boire, soit 54 litres d’eau chacun pour 30 jours. Il nous faudra entre 18 et 22 jours pour arriver aux Açores.
J’ai 1100 litres de gasoil... à 5 litres par heure, j’ai 220 heures d’autonomie moteur, soit 9 jours non stop.
Il nous reste à régler la clearance administrative. Le bateau battant pavillon canadien ne peut séjourner dans un autre pays que 18 mois. Or, il est à St Martin (en France) depuis 16 mois. Il me faut donc faire une «entrée» et une «sortie» dans un territoire non «zone Euro». Sur les conseils des douaniers nous devrons nous rendre à l’île d’Anguilla, (britannique et «hors zone Euro») à 3 heures de voile de St Martin.